Dossia Avdelidi
La psychanalyse n’est pas la clinique
« La clinique du sinthome » est un terme que Jacques-Alain Miller évoque dans son cours Choses de finesse en psychanalyse. Il s’agit d’un terme qu’il met entre guillemets. Pourquoi entre guillemets ? Parce que la clinique n’est pas la psychanalyse. Tout d’abord, parce que la psychanalyse est intrinsèquement liée au transfert. Il ne peut pas avoir de psychanalyse sans transfert d’un côté et de l’autre le transfert a une puissance dissolvante sur la clinique. Aussi parce que la clinique classe les phénomènes à partir des signes et d’indices préalablement répertoriés, tandis que le sinthome se réfère au singulier, qui lui, est hors clinique et hors classification. Le sinthome est « le singulier dans son absoluité »[1].
La clinique discerne des classes, névrose psychose et perversion. Mais pour Lacan, les structures cliniques ne sont pas seulement des ensembles de signes symptomatiques ou des amas de signes listés. Pour Lacan, « le concept de structure ajoute à la classe la cause »[2]. C’est-à-dire qu’il ajoute l’articulation. L’articulation minimale est S1-S2. Du seul fait qu’on parle le S1 s’articule au S2. Du seul fait qu’on parle, la parole s’ordonne. Effectivement, ce que le sujet raconte est comment est-ce qu’il est arrivé à produit du sens par le hasard. Le sujet interprète ce qui lui est arrivé. Il ajoute un S2 au S1 hasardeux qu’il a rencontré dans sa vie. « Le hasard prend sens »[3], dit Miller.
Pourtant, le sujet qui parle est aussi un sujet parlé, ce qui dit que l’articulation S1-S2 n’est pas nécessairement la sienne, on dirait même qu’elle est primordialement celle de l’Autre. Dans son texte L’os d’une cure, Miller parle des trois mécanismes dans l’opération- réduction dans une analyse. Il s’agit de la répétition, de la convergence et de l’évitement. Je ne les reprendrai pas ici. Je dirai juste ceci par rapport à la convergence : les dires du sujet convergent vers un énoncé essentiel. Il s’agit de quelque chose qui lui a été dite et n’a jamais été oubliée et par rapport à laquelle il s’est toujours déterminé. Il s’agit des effets de l’inscription d’une parole dans l’histoire du sujet. Et il se peut que les avatars de sa vie se réduisent à l’effet de la marque de cet énoncé. Il s’agit du signifiant-maitre, « le signifiant devenu maitre du destin du sujet »[4].
L’articulation du sens est une superstructure, c’est-à-dire il s’agit d’une structure qui se surimpose à des éléments préalables. Eh alors, le dernier enseignement de Lacan commence, comme le précise Miller, avec le « clivage entre la structure et les éléments de hasard préalables qu’elle enchâsse et qu’elle fait signifier »[5]. Dans cette perspective, la pratique analytique serait de « reconduire la trame destinale du sujet de la structure aux éléments primordiaux, hors articulation c’est-à-dire hors sens », dit Miller. Il s’agit notamment d’enlever les couches de significations pour dévoiler le réel en jeu. Et l’interprétation dans cette clinique ne consiste pas à proposer un autre sens mais à défaire l’articulation destinale pour vise le hors sens. De ce point de vue, l’interprétation est une opération de désarticulation.
On a alors d’un côté l’articulation destinale qu’on vise à défaire, mais de l’autre côté du destin il y en a, ça s’appelle le sinthome. Et la proposition de Miller est d’incarner ce sinthome. Il y a la singularité du sinthome chez chaque parlêtre mais elle est recouverte. « On met des couches par-dessus pour pouvoir vivre avec les autres » et au lieu d’incarner le sinthome on incarne tout autre chose qui vient principalement du discours l’Autre.
Le sinthome est conditionné par lalangue qui est en deçà de toute articulation. Dans la clinique du sinthome, on est confrontés à un mode de jouir singulier et irréductible, on est devant un statut qui n’est susceptible d’aucune transformation, qui ne changera pas. On est devant l’incurable. En même temps, la singularité du sinthome exprime une vérité universelle : « tout le monde est fou, tout le monde fait une élucubration de savoir sur le sinthome »[6]. Et le Nom-du-Père n’est qu’un mode de jouir saisi dans son caractère universel. La pratique de l’analyse, dans la perspective de la clinique du sinthome, serait selon Miller de « viser à restituer, dans leur nudité et leur fulguration, les hasards qui nous poussent à droite et à gauche »[7].
Mettre au centre de la clinique la jouissance
J’ai choisi de vous parler du sinthome parce que prendre le point de vue du sinthome c’est mettre au centre de la clinique la jouissance. La jouissance au-delà de la fiction. La jouissance Une qui n’a pas d’Autre. Cette jouissance on la rencontre de plus en plus dans notre clinique. C’est la jouissance en tant que débordement, déviation, effraction.
Dans un cours beaucoup plus récent qui s’intitule l’Etre et l’Un ou L’Un tout seul, Jacques-Alain Miller avance que « La jouissance n’est pas articulée à la loi du désir, elle est de l’ordre du traumatisme, du choc, de la contingence, du pur hasard. Ça s’oppose terme à terme à la loi du désir. La jouissance n’est pas prise dans une dialectique, elle est l’objet d’une fixation »[8]. La jouissance en tant que telle est a-symbolisable, indicible et a des affinités avec l’infini. Et si les mots manquent pour la désigner, c’est également un impossible de la structure : Le réel ne parle pas, dit Lacan. Et il faut parler pour dire quoi que ce soit. Le symbolique ne dit que des mensonges quand il parle, tandis que l’imaginaire a toujours tort[9]. Impossible donc de saisir la jouissance par le symbolique et l’imaginaire.
Cette jouissance Une alors, ne s’articule pas avec le champ de l’Autre. Si Autre il y a dans cette jouissance ce n’est que le corps. Dès 1967, dans La logique du fantasme, Lacan avait affirmé que l’Autre c’est le corps.
L’Un de la jouissance qui n’a pas d’Autre, frappe le corps et crée une marque. C’est cette marque de jouissance qui a frappé le corps, qui se répète dans le sinthome. Je vais essayer de prendre ces termes un par un : L’Un de la jouissance, la cause et le contingent, le corps, le langage (puisque le corps est frappé par le langage), le sinthome.
Le déclin de l’Œdipe
Dans l’argument de votre section, on trouve la réponse de Lacan sur le fait qu’on jouit mal. Le refoulement est premier (le refoulement produit la répression et pas l’inverse) et la gourmandise du surmoi est symptôme de civilisation (et non pas effet). Le mythe, dit Lacan un peu plus loin dans « Télévision », « c’est la tentative de donner forme épique à ce qui s’opère de la structure »[10]. Autrement dit, l’Œdipe n’est qu’une formation imaginaire qui tente de donner une explication à un fait structural. L’Œdipe n’est qu’un voile du réel, c’est une tentative d’imaginariser le réel.
Dans …ou pire, Lacan nous prévient que si le père est l’au moins un pour qui la castration ne fonctionne pas, il « existe au moins autant que Dieu c’est-à-dire pas beaucoup[11] ». L’au moins un dont se supporte le Nom-du-Père n’est qu’un mythe. Le père de la horde primitive n’est qu’un mythe, un rêve de Freud, un paravent pour masquer sa castration.
Dans ce séminaire, Lacan illustre avec les termes suivants le chemin qu’on doit parcourir pour passer du mythe à la structure : « Il s’agit dans la psychanalyse d’élever l’impuissance (celle qui rend raison du fantasme) à l’impossibilité logique (celle qui incarne le réel)[12] ». Il s’agit de passer de l’imaginaire du père, au réel de la structure, de l’interdiction à l’impossible, du rêve de Freud à l’au-delà du père.
Dans Les Non-dupes errent Lacan marque un tournant important par rapport à sa conception du Nom-du-Père. En tenant compte des changements sociaux ainsi que le point de l’histoire où il était, il affirme qu’au Nom-du-Père se substitue le nommer à. Dans un premier temps, il avance que le Nom-du-Père est un non qui se monnaye par la voix de la mère. Dans un deuxième temps, il précise qu’au Nom-du-Père se substitue la fonction du nommer à et que « la mère suffit généralement à elle toute seule à en designer le projet, à en faire la trace, à en indiquer le chemin[13] ». Même si la mère est absente c’est son désir qui nommera. La fonction de nommer à prend le pas sur le signifiant du Nom-du-Père et ouvre la voie à la pluralisation. La nomination n’est plus le privilège du Nom-du-Père. En tous cas, Lacan avait essayé déjà de frayer cette voie avec son séminaire inexistant qui portait justement sur les Noms-du-Père.
De l’articulation à la désarticulation
Le dernier enseignement de Lacan est plutôt antistructuraliste, ce qui signifie que l’articulation est remplacée par la désarticulation. Dans le dernier enseignement, on assiste à une sorte de renversement, où le symbolique n’est plus un ordre mais un désordre et où inversement le symptôme n’est plus un désordre mais un ordre. Donc, vous comprenez bien qui si le symbolique n’ordonne plus la jouissance, on ne peut qu’être égarés.
Dans son cours Le lieu et le lien, Miller nous expose les substitutions qui ont eu lieu du premier au dernier enseignement de Lacan. À la place de l’ordre vient le traumatisme. Le symbolique n’est plus ce qui ordonne mais ce qui perturbe, ce qui provoque le traumatisme. Corrélativement, Lacan met plus l’accent sur le trait que sur le signifiant, ce qui est à la racine de la substitution de la parole par l’écriture. Le résultat est qu’à la place de l’articulation vient la répétition : « là où il y avait articulation se substitue comme concept fondamental la répétition du trait, la répétition de ce trait unaire commémorant une jouissance[14] ». Je vais revenir à la notion de répétition et surtout dans son versant d’itération, qui est une répétition sans Autre c’est-à-dire une répétition de l’Un de la jouissance.
Le refoulement est substitué par la défense. La défense étant un mécanisme qui ne se prête pas à l’interprétation, elle indique le rapport subjectif à la pulsion. Finalement, l’ordre symbolique est remplacé par le mode de jouir.
Le dernier enseignement de Lacan, est alors régi par la référence au sinthome qui change notre conception de la clinique. Je vais essayer d’illustrer ce changement dans l’enseignement de Lacan, changement qui a des conséquences dans la pratique même de l’expérience analytique. Il s’agit du passage de l’Autre du signifiant comme facteur déterminant pour le sujet au corps comme Autre du sujet. Une autre façon d’illustrer ce passage c’est de dire que dans son dernier enseignement Lacan abandonne le deux au profit de l’Un.
Y a de l’Un
C’est avec le séminaire …ou pire et la jaculation Y a de l’Un, que commence le dernier enseignement de Lacan. Il se demandera au cours de ce séminaire, ce que veut dire l’Un, d’où il surgit, comment et pourquoi il y a l’Un. Dans un premier temps, il rapproche l’Un avec le signifiant et le signifiant-maître, mais dans un deuxième temps, il affirmera que l’Un a à faire avec autre chose. Il clarifie qu’il parle de l’Un comme d’un réel. Pour Lacan, l’Un est au principe de la répétition. Ainsi, il distingue l’Un du S1 de l’Un de la répétition.
L’Un n’a aucun rapport avec l’Être. Quand il s’articule, ce qui ressort c’est qu’il n’y en a pas deux, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de rapport sexuel. Finalement, ce que Lacan énonce c’est : « Il n’existe que de l’Un[15] ». Dans ce séminaire, il avance que le signifiant est coupé du signifié. Il dit précisément que « le signifiant se distingue en ceci, qu’il n’a aucune signification[16] ». C’est la fin de la détermination et le début de la contingence. Le S1 est coupé du S2 : S1//S2.
En effet, Lacan évoquerale S1 tout seul, pris dans la répétition – constitutif du sinthome – et plus connecté au S2. Il récuse le deux de la chaîne signifiante au profit de l’Un de la jouissance, de l’Un tout seul. Jacques-Alain Miller illustre ce changement, dans le texte en quatrième de couverture du séminaire …ou pire, d’une manière fort pertinente. Je le cite : « Lacan enseignait le primat de l’Autre dans l’ordre de la vérité et celui du désir. Il enseigne ici le primat de l’Un dans la dimension du réel. Il récuse le Deux du rapport sexuel comme celui de l’articulation signifiante. Il récuse le grand Autre, pivot de la dialectique du sujet, il lui dénie l’existence, et le renvoie à la fiction. Il dévalorise le désir et promeut la jouissance ».
Dans son dernier enseignement, Lacan va en deçà de l’Autre. Il s’intéresse plutôt au sinthome qu’il loge dans l’Un, qu’au discours de l’Autre. Il n’y a pas d’Autre pour situer la jouissance. Dans un premier temps, ce qui régit les effets déterminants pour le sujet est le symbolique, la loi de la chaîne symbolique. La causalité et la détermination sont du côté du symbolique. Mais cette détermination symbolique est ébranlée par la contingence
Le tout dernier enseignement de Lacan, c’est la critique de la formule un signifiant est ce qui représente un sujet pour un autre signifiant. On ne peut pas affirmer que le sujet est représenté par le signifiant parce que pour l’affirmer, nous avons besoin de deux signifiants, et entre S1 et S2, il y a une faille. Entre S1 et S2, ce n’est plus une flèche mais une barre. Le signifiant n’est plus le ressort déterminant, ce sont les hasards qui nous poussent à droite et à gauche. Il s’agit d’une expression de Lacan dans son séminaire Le sinthome.
Causalité et contingence
En fait, Lacan avait abordé la catégorie de la contingence dès son séminaire XI. C’était à travers la tuché et l’automaton d’Aristote qu’il avait essayé d’aborder la rencontre traumatique avec le réel. Si donc l’automaton constitue le réseau des signifiants, la tuché n’est que la rencontre du réel. Lacan situe le réel au-delà de l’automaton[17]. Il précise que la fonction de la tuché, de la rencontre avec le réel, rencontre toujours manquée, s’est d’abord présentée dans l’histoire de la psychanalyse sous la forme du traumatisme. Le traumatisme est une absence de sens, un trou dans le langage, un réel inassimilable. La rencontre avec le réel, est hors sens et c’est justement ce manque de signification, ce trou dans le signifiant que constitue le trauma.
Avec tuché et automaton, Miller distingue deux répétitions différentes. Celle de l’automaton où ce qui se répète c’est le même et celle de la tuché où il n’y a pas de loi. Je le cite : « Avec l’automaton, nous avons la répétition qui se poursuit comme gouvernée par le même algorithme : c’est le même que l’on voit revenir et qui est associé par Lacan à l’homéostasie, au maintien d’un équilibre. Et puis nous avons la répétition comme tuché, qui elle, n’a pas d’algorithme, n’a pas de loi. Elle fait irruption avec une valeur de rencontre d’un élément hétérogène qui introduit une altérité et qui dérange l’harmonie homéostatique se soutenant de l’algorithme automatique[18]. » Dans l’automaton s’incarne l’ordre symbolique tandis que la tuché se réfère au réel, au réel sans loi. Ce dont on a à faire dans la tuché, c’est d’une répétition qui troue l’homéostasie de l’ordre symbolique. La tuché est plutôt liée à la rencontre.
Je disais tout à l’heure que Lacan a abandonné la catégorie de la cause au profit de celle de la contingence. Miller nous propose trois instances de la cause : la cause imaginaire, la cause symbolique et la cause réelle. Lacan a abandonné la causalité imaginaire pour la causalité symbolique, jusqu'à ce que lui apparaisse la causalité réelle. La causalité imaginaire, où l’image est la cause a comme pivot le texte « Propos sur la causalité psychique ». Au cœur de la causalité imaginaire se trouve l’image comme imago, l’identification et le moi.
Dans la causalité symbolique, Miller articule le signifiant, les paroles qui ont marqué le sujet avec la contingence aussi bien de l’événement signifiant que du sens attribué à cet événement par le sujet : « La causalité symbolique montre comment la succession ou l’accumulation des événements de parole comme accidents, c’est-à-dire comme relevant de la contingence, se cristallise et s’articule en une structure de fictions véridiques ou de vérités menteuses[19] ». Dans la causalité symbolique, il y a une double contingence. Il y a d’abord la contingence de l’évènement et ensuite la contingence de l’interprétation du sujet de cet évènement. C’est-à-dire qu’on ne choisit pas l’Autre qu’on va rencontrer mais on choisit notre réponse, qui est une réponse contingente et non pas déterminée. C’est une réponse subjective, insondable qu’on ne peut pas calculer à l’avance.
Si donc la causalité imaginaire a comme effet l’imago, le résultat de la causalité symbolique est le fantasme. En suivant cette construction, l’effet central de la causalité réelle est le sinthome. Au centre de la causalité réelle se trouve le il y a de l’Un : « Le dernier enseignement de Lacan est précisément ordonné par la donnée pure il y a / il n’y a pas, et d’abord avec ceci qu’il y a de l’Un – ce qui constitue une réduction sensationnelle du symbolique, et en particulier de l’articulation pour dégager, comme son réel et son ciel, l’itération : l’itération comme noyau, comme centre, comme ce qui reste de l’articulation[20] ».
C’est cette causalité qui se relie à la percussion du corps par le signifiant et à ce que Miller appelle le choc initial qui n’est en fait qu’un évènement de corps. Il s’agit de la rencontre contingente avec la jouissance, rencontre qui est toujours traumatique et qui implique le corps.
Le traumatisme de lalangue
Comme je viens de vous dire, dans l’enseignement de Lacan on passe de l’Autre préalable à la primarité de la jouissance. Ce qui n’est pas sans conséquences. Le séminaire Le sinthome illustre la primarité du réel. Ce n’est pas le signifiant qui est premier mais le réel, auquel se surajoute le signifiant[21].
Dans ce contexte, le traumatisme de la langue prend une place prépondérante. Dans L’insu que sait de l’Une-bévue s’aile à mourre, Lacan considère que lalangue est une obscénité et il assure que lorsqu’un analysant parle de ses parents, ce dont il parle vraiment c’est de la lalangue. Ainsi il affirme, je le cite : « Ce que l’analyste sait, c’est qu’il ne parle qu’à côté du vrai, parce que le vrai, il l’ignore. Freud là, délire juste ce qu’il faut, car il s’imagine que le vrai, c’est ce qu’il appelle, lui, le noyau traumatique[22]. » À mesure que le sujet approche son noyau traumatique, à mesure qu’il évoque quelque chose proche de son noyau traumatique, ce dont il s’agit, c’est de la lalangue. Et c’est exactement à ce point que se situe le traumatisme : à la rencontre du petit sujet avec la lalangue. Nous sommes égarés justement à cause de lalangue. C’est un fait de structure valable pour tout être parlant. Personne ne peut y échapper.
C’est dans ce sens que Lacan évoque, dans son séminaire Les non-dupes errent, le troumatisme. Dans le réel, il n’y a rien à découvrir. L’inconscient invente parce que justement dans le réel il y a un trou. Et tout un chacun invente ce qu’il peut pour combler ce trou. « Là où il n’y a pas rapport sexuel ça fait troumatisme[23] », dit Lacan.
Le fait même qu’on parle laisse des traces, le fait qu’on parle a des conséquences. C’est ça le sinthome : la conséquence du fait que l’homme parle. L’inconscient est aussi une conséquence du fait qu’on parle : Le problème est que le langage est un mauvais outil. Le symbolique est insuffisant et inadéquat pour saisir le réel. C’est de ce défaut du symbolique que souffre l’être parlant.
La jouissance du symptôme
A la fin de son enseignement alors, Lacan n’articule plus la préexistence de l’Autre. L’Autre désormais surgit. Ce qu’il y a déjà c’est l’Un qui justement n’a pas d’Autre, le S1 tout seul. Ce qui fait fonction de S2, c’est le corps. A la place de l’Autre, on a le corps, l’Un-corps. Ce qui se trouvait investit dans le rapport à l’Autre est rabattu sur la fonction originaire du rapport au corps propre. « Qu’il n’y ait pas de rapport sexuel, c’est la conséquence de la primauté de l’Un en tant qu’il marque le corps d’un évènement de jouissance »[24], précise Miller.
En effet, dans le dernier enseignement, ce qui détermine le parlêtre est la jouissance. Il ne s’agit plus du signifiant mais de la manière dont le langage émerge et mord le corps du parlêtre. Ce qui détermine le parlêtre se situe plutôt dans une rencontre contingente avec la jouissance. Ainsi, Lacan avance que « ce qui crée la structure est la manière dont le langage émerge au départ chez un être humain. C’est, en dernière analyse, ce qui nous permet de parler de structure » [25].
En fait, le symptôme du parlêtre, c’est un évènement de corps, une émergence de jouissance. Miller nous explique que le sinthome tient au corps du parlêtre : « Le symptôme surgit de la marque que creuse la parole quand elle prend la tournure du dire et qu’elle fait évènement de corps »[26].
Il y a donc un versant du symptôme, le sinthome qui est détaché de l’inconscient et de l’Autre et qui concerne la jouissance du corps. Le sinthome en tant que « ce qu’il y a de plus singulier chez chaque individu »[27] n’est pas une formation de l’inconscient.
Une fois que le sujet a fini avec l’Autre, il se retrouve avec ce que Freud appelait les restes symptomatiques. Ce qui se présentait à Freud comme un reste n’est en fait ce que Miller appelle le choc initial qui est aux origines même du sujet, « c’est en quelque sorte l’événement originaire et en même temps permanent, c’est-à-dire qu’il se réitère sans cesse »[28]. Ces « restes » ce n’est que l’Un de la jouissance. Il s’agit de la jouissance comme évènement de corps et qui constitue la véritable cause de la réalité psychique. Il s’agit de la rencontre contingente avec la jouissance, rencontre qui est toujours traumatique et qui implique le corps.
La jouissance du symptôme témoigne qu’il y a eu un évènement de corps après lequel « la jouissance naturelle » s’est trouvée troublée et déviée. Cette jouissance pas naturelle mais unique marque un écart par rapport à une supposée normalité, par rapport aux représentations traditionnelles de la sexualité, du couple et de la famille. Dans ces conditions aucun protocole préalable n’est à appliquer, aucune solution valable pour tous. Chacun est appelé à inventer sa propre réponse et l’analyste en recevant chaque sujet dans son unicité n’a pas une réponse préalable, il doit, lui aussi, inventer.
Dans notre pratique, on est confronté à la pure réitération de l’Un de la jouissance dans le réel qui est justement au-delà de la sémantique des symptômes. « Notre expérience, nous dit Miller, met désormais l’analysant aux prises avec ce qui de sa jouissance ne fais pas sens. Elle le met aux prises avec ce qui reste au-delà de la chute de l’objet α. Elle le met aux prises avec l’Un de la jouissance »[29]. C’est le retour du même évènement. Il s’agirait donc de viser la fixité de la jouissance. Dans ce sens, l’interprétation analytique réduirait le symptôme à sa formule initiale « c’est-à-dire à la rencontre matérielle d’un signifiant et du corps, c’est-à-dire au choc pur du langage sur le corps »[30].
Le réel du sinthome dont il s’agit d’atteindre est « la pure percussion du corps par le signifiant » [31]. Miller nous explique que retrouver la percussion initiale, implique un usage logique capable de tarir le sens.
Au-delà de la fiction, on a à faire avec l’événement de corps c’est-à-dire avec la jouissance qui se maintient après la résolution du désir. On est désormais invités à cerner au-delà de la traversée du fantasme, le traumatisme qui est la rencontre avec la jouissance.
Et quand on est confronté à la racine du symptôme, il n’y plus rien à interpréter ni à analyser. La seule chose qu’on peut faire est consentir et faire avec cette jouissance qui ne se réduit plus. Il s’agit de s’accommoder avec ce reste hors sens. C’est dans ce sens que Lacan disait en 1976 que la fin de l’analyse c’est savoir y faire avec son symptôme[32]. En fait, ce dont il s’agit à la fin de l’analyse c’est de cerner un certain nombre de points qui sont impossibles pour le sujet[33]. C’est me semble-il ce que disait Lacan dans Le moment de conclure : « La fin de l’analyse, on peut la définir. La fin de l’analyse, c’est quand on a deux fois tourné en rond, c’est-à-dire retrouvé ce dont on est prisonnier. Recommencer deux fois le tournage en rond, c’est n’est pas certain que ce soit nécessaire. Il suffit de voir ce dont on est captif »[34].
Le symptôme comme objet fractal
Jacques-Alain Miller dans son texte Lire un symptôme se réfère à l’addiction comme racine du symptôme. Je le cite : « L’addiction c’est la racine du symptôme qui est fait de la réitération inextinguible du même Un. C’est le même, c’est-à-dire précisément ça ne s’additionne pas. On n’a jamais le « j’ai bu trois verres donc c’est assez », on boit toujours le même verre une fois de plus. C’est ça la racine même du symptôme. C’est en ce sens que Lacan a pu dire qu’un symptôme c’est un et cætera. C’est-à-dire le retour du même événement »[35].
Par la suite, il compare le retour du même évènement à l’objet fractal. « On peut faire beaucoup de choses avec la réitération du même. Précisément on peut dire que le symptôme est en ce sens comme un objet fractalparce que l’objet fractal montre que la réitération du même par les applications successives vous donne les formes les plus extravagantes et même on a pu dire les plus complexes que le discours mathématique peut offrir »[36].
Cette idée du symptôme comme objet fractal m’a beaucoup intriguée et j’ai écrit un texte pour le blog du congrès de la NLS. J’ai trouvé important d’évoquer l’objet fractal aujourd’hui parce que justement, il nous montre que la fiction n’est qu’une défense, indispensable pour autant, et que ce qui se répète était là depuis le début. D’abord deux mots sur l’objet fractal. Il s’agit d’un terme mathématique. Une figure fractale est un objet mathématique qui présente une structure similaire à toutes les échelles. C'est un objet géométrique « infiniment morcelé » dont des détails sont observables à une échelle arbitrairement choisie. En zoomant sur une partie de la figure, il est possible de retrouver toute la figure ; on dit alors qu’elle est « auto similaire ». J’attire votre attention sur ce terme « auto similaire » puisque Miller l’utilise aussi.
Les fractales sont définies de manière paradoxale, un peu à l'image des poupées russes qui renferment une figurine plus ou moins identique à l'échelle près. Une définition de l’objet fractal pourrait être celle-ci : Un objet fractal est un objet dont chaque élément est aussi un objet fractal (donc similaire). En fait, quand Miller dit que le symptôme est un objet fractal, il me semble qu’il essai d’aborder le Ya de l’Un de Lacan. On pourrait lire dans l’objet fractal la dimension de l’Un.
Miller utilise le terme auto similaire dans son cours du 4 Mai 2011 de L’Etre et l’Un pour parler du symptôme. Il s’agit d’un cours qui a été publié à Quarto 124 sous le titre « L’outrepasse ou la passe dépassée ». Je considère ce cours très didactique.
Une chose très importante qu’il nous dit dans ce cours est que la boussole du dernier enseignement de Lacan est le symptôme et que cet enseignement s’inaugure avec la jaculation Y a de l’Un. Aussi, il affirme que le symptôme n’est pas une question mais une réponse. C’est la réponse de l’existence du Un qu’est le sujet. Déjà aborder le symptôme comme une réponse et non pas comme une question apporte un changement important dans notre pratique.
Et puis il se réfère au symptôme comme un etcetera en précisant ceci : « C’est une façon d’exprimer, à partir des signes de ponctuation, que la parole demandée par l’analyste […] dépend d’une écriture, et s’articule à la permanence d’un symptôme qui itère »[37]. Une itération est une action qui répète un processus et est référable à un semelfactif (semel=une seule fois en latin) c’est-à-dire à un évènement unique qui a valeur de traumatisme. L’itération est ce qui reste après la fiction. Une fois la fiction défaite ce qui reste est l’itération d’un évènement de jouissance qui a valeur de traumatisme. C’est ça la fixation. Au-delà de la fiction alors est dévoilé l’Un de la jouissance.
Ce semelfactif est le traumatisme, c’est la rencontre avec la jouissance. Pour pouvoir cerner ce semelfactif il faut se déprendre des mirages de la vérité, de la fiction, de l’articulation signifiante. Il est en arrière de toute dialectique.
De même, le symptôme une fois réduit dans son os est hors dialectique et répercute le une seule fois. Miller nous explique que dans sa forme la plus pure le symptôme est autosimilaire « c’est-à-dire que la totalité est semblable à l’une des parties, et c’est en quoi il est fractal[38] ».
Ce qu’on rencontre alors à la fin, comme reste, c’est le symptôme comme autosimilaire « et qui permet d’apercevoir en quoi tout ce qu’on a parcouru répercutait cette même structure[39] ». La racine du symptôme dévoile ce que chacun a de fractal, l’élément autosimilaire qui dénudé est ce que le parlêtre a de plus singulier. Il s’agirait alors dans la fin d’une analyse d’assumer, au-delà du fantasme, « le non-sens de cet Un qui, dans le symptôme, itère sans rime ni raison[40] », comme l’exprime Miller.
Être dupe d’un réel
Dans cette ère d’égarement généralisé comment s’orienter ? Pour tenter d’amorcer une réponse à cette question je vais m’appuyer sur une assertion de Lacan, ou plutôt deux. La première est celle-ci : « qui n’est pas amoureux de son inconscient erre ». Et Lacan ajoute : « Mais c’est peut-être dans cette erre que nous pouvons parier de retrouver le réel [41]». La deuxième : « Freud était dupe du réel. La bonne dupe, celle qui n’erre pas, il faut qu’il y ait quelque part un réel dont elle soit dupe[42] ».
Pour lire ces deux citations de Lacan, je m’appuierai sur un texte de Jacques-Alain Miller intitulé « L’inconscient et le corps parlant ». Il s’agit d’une conférence prononcée en clôture du 9ème congrès de l’AMP en 2014 dont le titre était Le réel en 21eme siècle.
Ce que Miller remarque dans cette conférence est que la psychanalyse change. Ce n’est pas un désir, c’est un fait dit-il. Elle change parce que la société elle-même a changé. Il propose alors de prendre comme index de ce qui change dans la psychanalyse la substitution du parlêtre lacanien à l’inconscient freudien. Cette substitution est nécessaire puisque la psychanalyse est confrontée à un autre symbolique et un autre réel que ceux sur lesquels elle s’est établie.
Analyser le parlêtre n’est pas la même chose qu’analyse l’inconscient, l’inconscient structuré comme un langage. « Analyser le parlêtre, nous dit Jacques-Alain Miller, demande de jouer une partie entre délire, débilité et duperie. C’est diriger un délire de manière à ce que sa débilité [qui est la duperie du possible] cède à la duperie du réel »[43].
Être dupe d’un réel consiste à « monter un discours où les semblants coincent un réel, un réel auquel on croit sans y adhérer, un réel qui n’a pas de sens, indifférent au sens, et qui ne peut être autre que ce qu’il est »[44], précise-t-il. Toute la difficulté avec les sujets modernes réside sur ce point. Dans l’époque où les semblants ont vacillé, il est difficile d’en faire usage. La question qui se pose alors est comment s’orienter avec des sujets qui ne croient pas aux semblants et adhèrent au réel qui, sans la délimitation par le symbolique, devient de plus en plus envahissant.
Le sinthome comme boussole
Là où la fiction s’avère inopérante, il me semble que la seule boussole qui nous reste est le sinthome. Ce que je vous propose est de prendre le sinthome comme boussole. Au défaut du fantasme, utiliser le sinthome.
A l’époque de l’itération généralisée sans Autre s’agit-il vraiment de créer une fiction pour contenir la jouissance ? « L’ordre symbolique est maintenant reconnu comme un système de semblants qui ne commande pas au réel, mais lui est subordonné », précise Miller. Sans la balise du symbolique et sans l’Autre on ne peut qu’être égaré. Quand les semblants échouent, quand l’ego qui s’établit du rapport à l’Un-Corps et n’a rien à faire avec le sujet qui passe par la représentation signifiante, se substitue à l’inconscient, s’appuyer sur l’articulation et le sens parait futile. Comment s’orienter quand les sujets qui viennent en analyse sont de plus en plus cyniques et ironiques ? (Pas tous quand-même). Comment s’orienter quand les sujets sont de plus en plus désabonnés de leur inconscient ? Que faire quand l’inconscient échoue à offrir un savoir y faire avec lalangue ? Il n’y a pas de réponses prêt-à-porter mais on peut essayer quand-même d’esquisser une réponse.
Le déplacement de la vérité de l’inconscient à la jouissance du parlêtre marque le changement de notre pratique. Et « Tout ce que l’analyse peut faire, selon l’indication de Miller, c’est s’accorder à la pulsation du corps parlant pour s’insinuer dans le symptôme[45] ». A l’époque du rejet de l’inconscient, à l’époque où l’Autre manque, s’insinuer dans le symptôme, l’incarner et inventer un savoir y faire toujours singulier serait une boussole pour une praxis analytique qui ne cesse de se questionner sur les changements de la subjectivité de son époque.
Sous un certain angle, selon Alfredo Zenoni, si on prend le sinthome comme l’irréductible moment de jouissance et de différence de chaque parlêtre, et le symptôme comme n’étant pas à interpréter mais à en faire usage, on peut établir une certaine parenté entre la psychanalyse pure et la psychanalyse appliquée. « Dans les deux cas, avance Zenoni, il s’agit de mettre à distance la parole et le sens qu’elle véhicule pour une opération qui, d’une manière ou d’une autre, vise plutôt à cerner l’irréductible d’une jouissance qu’aucun sens ne peut résorber[46] ».
Dans notre pratique, il s’agit d’un traitement de la jouissance par le sinthome et non pas par le symbolique. Il s’agit en fait de manipuler le sinthome pour pouvoir traiter le réel. Dans cette perspective, ce qui constituerait point de capiton pour un parlêtre serait son sinthome, le sinthome comme une façon de se débrouiller avec le réel.
[1] Miller Jacques-Alain, Choses de finesse en psychanalyse (2008-2009), L’orientation lacanienne, enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’Université Paris VIII, cours inédits, cours du 10 décembre 2008
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] Miller Jacques-Alain, L’os d’une cure, Paris, Navarin, 2018, p.32
[5] Miller Jacques-Alain, Choses de finesse en psychanalyse (2008-2009), op.cit.
[6] Ibid.
[7] Ibid.
[8] Miller Jacques-Alain, L’Être et l’Un (2011), L’orientation lacanienne, enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’Université Paris VIII, cours inédits, cours du 9 février 2011
[9] Lacan Jacques, Séminaire XXIV (1976-1977), L’insu que sait de l’Une-bévue s’aile à mourre, inédit, séance du 15 février 1977
[10] Lacan Jacques, « Télévision » (1973), Autres écrits, op.cit., p.532
[11] Lacan Jacques, Le séminaire livre XIX (1971-1972), …ou pire, Paris, Seuil, 2011, p.36
[12] Ibid., p.243
[13] Lacan Jacques, Séminaire XXI (1972-1973), Les non-dupes errent, inédit, séance du 19 mars 1974
[14] Miller Jacques-Alain, Le lieu et le lien (2000-2001), L’orientation lacanienne, enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’Université Paris VIII, cours inédits, cours du 28 mars 2001
[15] Lacan Jacques, Le séminaire livre XIX (1971-1972), …ou pire, Paris, op.cit., p.200
[16] Ibid., p.225
[17] Lacan Jacques, Le séminaire Livre XI (1964), Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1973
[18] Miller Jacques-Alain, L’Être et l’Un (2011), op.cit., cours du 18 mai 2011
[19] Ibid.
[20] Ibid.
[21] Ibid., cours du 25 mai 2011
[22] Lacan Jacques, L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre, op.cit., séance du 19 avril 1977
[23] Lacan Jacques, Les non-dupes errent, op.cit., séance du 19 février 1974
[24] Miller Jacques-Alain, L’Être et l’Un (2011), op.cit., cours du 4 mai 2011
[25] Lacan Jacques, « Conférences et entretiens dans des universités nord-américaines » (1975), Scilicet, no 6/7, Paris, Seuil, 1976, p.13
[26] Miller Jacques-Alain, « L’inconscient et le corps parlant », La Cause freudienne, no88, p.111
[27] Lacan Jacques, « Joyce le Symptôme », dans Le séminaire livre XXIII (1975-1976), Le sinthome, Paris, Seuil, 2005, p.168
[28] Miller Jacques-Alain, Lire un symptôme, disponible au site de l’AMP
[29] Miller Jacques-Alain, L’Être et l’Un, op.cit., cours du 30 mars 2011
[30] Miller Jacques-Alain, Lire un symptôme, op.cit.
[31] Miller Jacques-Alain, L’Être et l’Un, op.cit., cours du 25 mai 2011
[32] LACAN Jacques, L’insu que sait de l’Une-bévue s’aile à mourre, op.cit., séance du 16 novembre 1976
[33] Miller Jacques-Alain, L’Être et l’Un, op.cit., cours du 2 mars 2011
[34] LACAN Jacques, Séminaire XXV (1977-1978), Le moment de conclure, inédit, séance du 10 janvier 1978
[35] Miller Jacques-Alain, Lire un symptôme, op.cit
[36] Ibid.
[37] Miller Jacques-Alain, « L’outrepasse ou la passe dépassée », Quarto, no124, p.12
[38] Ibid.
[39] Ibid.
[40] Ibid.
[41] Lacan Jacques, Les non-dupes errent, op.cit., séance du 11 juin 1974
[42] Ibid., séance du 11 décembre 1973
[43] Miller Jacques-Alain, « L’inconscient et le corps parlant », op.cit., p.114
[44] Ibid.,p.113
[45]Ibid., p.114
[46] ZENONI Aflredo, « Apres l’Œdipe que devient la psychose ? », Quarto, no104, p.94